Un tour d’Europe en famille ! Quelle idée ?

Un tour d’Europe en famille ! Quelle idée ?

Cela fait désormais un an et demi que nous avons réellement pris la décision de voyager avec les enfants sur une longue durée.

L’idée n’est pas venue brusquement, elle fut le résultat de quelques années de questionnements : rester ou non à Paris, déménager en ville ou à la campagne ? Le voyage d’Antoine en Amérique du Sud pendant 3 semaines en 2014 avec Cyril, son meilleur ami lui a certainement rappelé le goût de l’évasion et des rencontres.

Il est vrai aussi que les films de road trip un peu fous nous ont toujours fait vibrer tous les deux : Into the Wild, Little Miss Sunshine, Away we go ou L’Echappée Belle nous arrachaient des soupirs d’envie…un signe !

Une réflexion sur le sens de nos vies, de nos rythmes-souvent effrenés-, l'impression de survoler l'enfance de nos enfants sans nous y plonger, la peur de regretter ces moments si lumineux de leur innocence nous a convaincus d'y consacrer un temps particulier et précieux. Nous allions le faire ce voyage!

Assez vite, le camping-car s’est imposé à nous : c’était mon idée car il serait le cocon qui nous permettrait un repli et nous éviterait, avec les enfants, les situations parfois inconfortables du bagpacking…

Ne connaissant rien ni au véhicule, ni à ce mode de vie particulier, un test d’une semaine en Bretagne à l’été 2018 nous a permis de nous faire une idée précise de ce que nous projetions de vivre. Cette belle expérience nous a tous convaincus, par la liberté qu’elle impliquait, le sentiment d’être partout chez nous, et les rencontres enrichissantes (humaines ou non !) sur nos lieux de bivouac.

Après  cela, convaincus, les préparatifs concrets ont démarré : évaluation du budget, recherche et achat du camping-car (après renseignements en profondeur sur la technique et les modèles par Antoine) que nous avons été rencontrer à Valence un lundi d’Octobre 2018.  A cette occasion nous avions d’ailleurs eu à subir un gros retard de train : les enfants étaient chez nos chers voisins Noémie et Manu pour la soirée, nous ne les avions récupérés qu’à 21h30!

Notre plus grosse peur était la gestion de l’école des enfants : nous imaginions de formalités à n’en plus finir, d’âpres négociations avec l’Académie, voire l’Education Nationale…il n’en fut rien ! Avec surprise, soulagement et après quelques rendez-vous avec les équipes enseignantes de Juliette et Robin, le projet était validé, tout le monde était enthousiaste et sûr que l’expérience serait de toute les façons enrichissante pour eux. Leur inscription dans les classes qui les accueilleraient à leur retour au printemps 2020  a été actée, la seule condition : donner de nos nouvelles à leurs classes et enseignants respectifs.

L’éventualité du CNED a vite été éludée : lorsque l’on quitte la France, le suivi d’un enfant coûte 1750€ par enfant et par année scolaire, donc 3500€ dans notre cas (partant de mars à mars). Nous avons trouvé cela totalement hors budget, et vu leur âge, non nécessaire.

La préparation se fit ensuite sur plusieurs mois, avec les démarches administratives diverses, les listes de matériel indispensable, les prévisions de parcours (qui ont changé à de nombreuses reprises !), et les recherches de récits d’expériences similaires, toujours passionnants et inspirants.

Nous avons surtout aimé le livre des Sixenroute, un couple suisse partis faire le tour du monde avec leurs quatre enfants dans leur camping-car repeint à l’effigie d’une tortue géante, et la chaîne Youtube de Hereweareworld qui nous a fait beaucoup rire et rêver : ils sillonnent l’Europe avec leurs deux enfants (qui ont le même âge que les nôtres) pour une durée indéterminée.

Pour ces deux familles, le choix a été de vendre leur logement et de partir sans attaches. Ce n’est pas notre cas : ayant prévu de revenir au bout d’un an, nous avons dû être patients pour trouver les locataires qui occupent désormais notre appartement. C’est finalement un couple d’expatriés revenant au pays avec leurs jumeaux de 6 mois qui s’est décidé. Nous avons eu la chance de pouvoir laisser nos meubles ainsi qu’une part de notre matériel sans avoir besoin de le déménager : notre cave était déjà pleine à craquer !

Le tri de ce que nous voulions emmener ou laisser nous a pris plusieurs semaines, et n’ayant pas de voiture, les allers en train chez nos parents étaient chargés.

Etant dans une démarche de réduction du superflu et des déchets, nous préférons toujours acheter d’occasion. Il nous a été facile de trouver à Paris une quantité d’objets hétéroclites (dont nous n’aurions pas imaginé l’existence auparavant) achetés à moindre coût sur Le Bon Coin : un cadenas de volant, une machine à laver de camping (que nous n’avons finalement pas emmenée), un extincteur, une rallonge de tuyau d’eau, des bidons de 5L, des prises USB allume cigare…que nous avons du rapatrier dans le Centre de la France sur notre dos ! Le bilan de ces efforts est assez positif malgré tout car mis à part un meuble à tiroirs et deux caisses de rangement en plastique, nous n’avons rien acheté de neuf pour notre équipement.

Peut-être reviendrons-nous plus tard plus précisément sur les préparatifs, mais il me paraissait intéressant d'introduire notre volonté initiale qui explique ce projet et nous a menés jusqu'ici!